QUATRIEME
ARRONDISSEMENT
Bibliothèque
de l’Arsenal (face au 17 boulevard Morland, 4e)
Dans
la tour de Billy, située entre le quai Henri IV et le boulevard Morland actuel,
se trouvait dès le XIVe siècle l’arsenal parisien du roi. Louis XII et François
Ier y ajoutèrent des granges, Charles IX fit élever de nouvelles constructions,
mais c’est à Sully, nommé grand maître de l’artillerie en 1599, que revint le
mérite de la réfection générale de l’arsenal. Après l’incendie de 1716,
l’architecte Boffrand opère sa reconstruction, élevant notamment le bâtiment
qui abrite aujourd’hui la bibliothèque. La collection, constituée par René
d’Argenson, est déclarée bibliothèque publique en 1797 ; sous la direction
de Charles Nodier, elle fut le plus important cénacle de la vie littéraire
romantique de 1824 à 1844.
Couvent
des Célestins (18 boulevard Henri IV, 4e)
Le
couvent des Célestins de Paris fut fondé en 1352 ; en 1365 fut posée la
première pierre de leur église consacrée à l’Annonciation. Leur domaine était
très vaste, s’étendant de la rue du Petit-Musc à la Bastille et à la Seine. Au
milieu du XVIe siècle, le roi reprit aux religieux une partie des terrains pour
y installer l’Arsenal. Le cloître fut reconstruit sous François Ier, et les
autres bâtiments conventuels furent refaits au XVIIe siècle. Transformée en
dépôt de bois durant la Révolution, l’église gothique fut ravagée par un
incendie en 1795. Le cloître fut sacrifié à l’extension de la caserne pendant
le Consulat, et les derniers bâtiments disparurent entre 1895 et 1901, lors de
la construction de la nouvelle caserne.
Eglise
Saint-Paul-Saint-Louis (99 rue Saint Antoine, 4e)
Le
16 mars 1627 Louis XIII pose la première pierre de l’église des Jésuites.
Construite par le père François Derand sur les plans du frère Martellange, elle
est consacrée le 9 mai 1941 sous le vocable de saint Louis. Célèbre pour ses
prédicateurs, notamment Bourdaloue, elle possède un riche mobilier, et de
nombreuses œuvres d’art en harmonie avec son style inspiré du baroque italien.
La plupart ont disparu à la Révolution. A sa redécouverte, en 1802, l’église
adopte le nom de Saint-Paul-Saint-Louis pour conserver le souvenir de l’église paroissiale
Saint-Paul, située dans la rue du même nom et détruite en 1700.
Enceinte
de Philippe Auguste (11 Rue Charlemagne, 4e)
Soucieux
de ne pas laisser Paris sans protection au moment de son départ pour la
croisade, Philippe Auguste fait commencer en 1190 la construction d’une
enceinte sur la rive droite, suivie à partir de 1200 par sa réplique sur la
rive gauche. Dessinant la forme d’un cœur, cette muraille englobe 253 hectares dont
beaucoup d’espaces inhabités, champs, prés ou vignobles. Tous les 70 mètres, une tour
renforce ce rempart, haut de 9
mètres et épais de 3 à la base. Des portes et poternes
permettent l’accès à la ville. Rendues inutiles sur la rive droite par la
construction, moins de deux siècles plus tard, de l’enceinte de Charles V, les
fortifications de Philippe Auguste ont disparu, sauf en quelques endroits. Là
se trouve le fragment le plus long et le mieux conservé de cette enceinte.
Hôtel
de Mayenne (21 Rue Saint-Antoine, 4e)
Le
10 décembre 1605, Charles de Lorraine, duc de Mayenne, acquiert l’hôtel de
Perusse des Cars, ancien hôtel de Pute y Musse ou du Petit Musc, et en confie
la reconstruction à un architecte de la famille du Cerceau. Achevé en 1617,
l’hôtel reste dans la famille de Lorraine plus d’un siècle et demi, avant d’être
acheté par Lefèvre d’Ormesson. L’architecte Boffrand l’adapte à la mode
nouvelle en 1709, en remplaçant les fenêtres du rez-de-chaussée par des arcades
et en créant une mezzanine. Vendu en 1812 à Pierre Favart, l’hôtel est mutilé
et transformé par lui en école des Francs-Bourgeois. Les frères des écoles
chrétiennes ont repris l’établissement en 1870.
Hôtel
de Sens (1 rue du Figuier, 4e)
L’archevêque
de Sens avait l’évêché de Paris dans sa circonscription de Quatrième Lyonnaise
et possédait une résidence dans cette ville depuis 1292. Devenu archevêque en
1475, Tristan de Salazar reconstruit dans le style flamboyant le plus beau des
palais parisiens de cette époque. Paris est érigé en archevêché en 1622, et les
archevêques de Sens cessent d’utiliser l’hôtel et le louent. De 1689 à 1743, il
devient le siège des « Messageries, coches et carrosses de Lyon, Bourgogne
et Franche-Comté ». D’autres entreprises de roulage leur succèdent, puis
une conserverie, une fabrique de confitures, une verrerie, etc. La ville de
Paris rachète l’hôtel de Sens en 1911, et le fait restaurer pour y installer la
bibliothèque Forney.
Hôtel
de Ville (Place de l’ Hôtel-de-Ville, côté Rue de Rivoli, 4e)
A
l’origine de la municipalité parisienne se trouve le Parloir aux bourgeois,
situé sans doute près de l’église Saint-Leufroi. En 1357, le corps de ville
achète la Maison aux piliers, place de Grève, et s’y installe. En 1533,
Dominique de Cortone, dit le Boccador, est chargé de la construction d’un hôtel
de ville qui associe une riche décoration à l’italienne aux hautes toitures du
nord de la Loire. Cet édifice prestigieux n’est achevé qu’en 1606. Il est
agrandi à plusieurs reprises, notamment en 1803 et de 1837 à 1841, avant de
disparaître, le 24 mai 1871, dans l’incendie allumé par la Commune, qui détruit
aussi les archives et la bibliothèque de la ville. Edifié entre 1873 et 1883
par Ballu et Deperthes, l’actuel bâtiment s’inspire de l’œuvre de
Boccador.
Hôtel
Fieubet (4 quai des Célestins, 4e)
A
l’emplacement d’une partie de l’hôtel royal de Saint-Pol, cédée en 1519 oar
François Ier au grand maître de l’artillerie Galiot de Genouillac, Raymond
Phelypeaux, seigneur d’Herbault, fit construire sa demeure à la fin du XVIe
siècle. Cet hôtel d’Herbault fut vendu en 1676 au chancelier de la reine
Marie-Thérèse, Gaspard Fieubet, qui le fit rénover et décorer par Le Sueur et
Vicotte suivant des plans de Jules Hardouin-Mansart. Admiré pour sa décoration
et son jardin, l’hôtel fut bien entretenu jusqu’à sa transformation en
raffinerie de sucre en 1816. En 1857, le comte de Lavalette l’acheta et le fit
transformer par Jules Gros en un pastiche du baroque italo-espagnol. Depuis
1877, l’Ecole Massillon y est installée.
Ile
Saint-Louis (Quai de l’Archevêché, angle Pont Saint-Louis, 4e)
En
1614 début le lotissement et la construction de l’île par les soins de
Christophe Marie (dont [un] pont a pris le nom) associé à Poulletier et Le
Regrattier. Une voie centrale, deux série de quais et trois rues de traverse
constituent le maillage de cet habitat régulier et homogène achevé vers 1660.
Des hôtels somptueux aux maisons les plus modestes règne sur les façades une
harmonieuse diversité, la profonde unité d’un style architectural annonce les
réalisations du règne de Louis XIV. Restée à l’écart des bouleversements de la
voirie et du tissu urbain des deux derniers siècles, l’île Saint-Louis a subi
peu de mutilations et présente toujours l’aspect d’un paisible vaisseau de
pierre ancré au milieu de la Seine.
Jeu
de Paume (54 Rue Saint-Louis en l’Ile, 4e)
Sous
le règne de Louis XIII, le jeu de paume était très en vogue et l’on comptait
près de 150 salles où s’y adonner à Paris. Poulletier obtint la concession de
celle de l’Ile Saint-Louis et en entreprit la construction en 1634. Vaste salle
rectangulaire à la toiture soutenue par de forts piliers en châtaignier, le jeu
de paume était pavé de pierre, ses murs et ses piliers peints en noir afin que
les joueurs puissent mieux voir la balle recouverte de cuir blanc. On y
pratiquait la courte paume qui, avec une longue paume jouée en plein air, est
l’ancêtre du tennis. Ce sport tombé en désuétude au XVIIIe siècle, la salle ferma en 1750. Elle
est la seule de Paris à ne pas avoir été détruite.
La
Bastille (3 place de la Bastille, 4e)
Le
22 avril 1370, le prévôt Hugues Aubriot pose la première pierre d’un château
fort destiné à protéger Paris vers l’est. Aux quatre tours de Charles V,
s’ajoutent celles de Charles VI, puis un bastion orienté vers le faubourg sous
Henri II. Dans ces tours étaient aménagées les cellules des prisonniers d’Etat
qui valurent à la Bastille de devenir le symbole du despotisme
monarchique : le 14 juillet 1789, les sept pensionnaires sont portés en
triomphe. La rue Saint-Antoine était barrée par la forteresse et l’entrée dans
la ville se faisait par la porte Saint-Antoine située au nord, rue de la
Bastille. Reconstruite par Blondel en 1671, dans le style d’un arc de Triomphe,
cette porte fut démolie en 1778.
L’Arche
Marion (angle rue d’Arcole et quai de la Corse, 4e)
Dès
les origines, le blanchissage du linge s’effectue en bord de Seine. Vers la fin
du Moyen Age, il s’organise avec l’apparition des premiers bateaux-lavoirs,
simples barges à fond plat protégées des intempéries par une toiture de
planches ou de chaume, à des emplacements délimités par le Prévôt. Ils sont
environ 80 à la veille de la Révolution, installés de préférence sur la rive
droite, mieux exposée au soleil. Supprimés en 1805, sous prétexte qu’ils
gênaient la navigation, les « bateaux-lessives » reparaissent plus
nombreux sous la Restauration. Afin de lutter contre la concurrence des
blanchisseries industrielles, ils accroissent leur capacité, jusqu’à devenir de
véritables cités flottantes : les lavandières travaillent désormais au ras
de l’eau, abritées par des auvents ; à l’étage, au-dessus, de vastes
salles couvertes accueillent le linge prêt à sécher. Le plus imposant d’entre
eux est l’Arche Marion, formé de 12 barges et long de 200 mètres, amarré entre
le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame : 250 personnes peuvent y
travailler ensemble.
La
tour Barbeau (32 quai des Célestins, 4e)
Ici
s’élevait la tour Barbeau, où s’achevait pour la rive droite l’enceinte de
Philippe Auguste, édifiée aux frais des bourgeois de la ville avant le départ
du roi pour la croisade (1190). Par temps de troubles, elle était reliée à une
autre tour, dite Loriaux, située dans l’île, et elle-même reliée à la
Tournelle, sur la rive gauche, par des chaînes qui reposaient sur des bateaux
amarrés à des pieux profondément enfoncés dans le fleuve. Lorsque Charles V
décide au XIVe siècle la construction de nouveaux remparts afin d’assurer la
sécurité des quartiers neufs de la ville marchande, dont l’expansion économique
et démographique a été rapide depuis Philippe Auguste, la tour Barbeau,
restaurée, en constitue l’appui. Au XVIe siècle, le Jeu de Paume de la
Croix-Noire s’établit à cet endroit, adossé au soubassement de la
muraille ; Molière à ses débuts y installe son Illustre Théâtre, de
décembre 1644 au mois d’août 1645.
Le
Pletzl (angle Rue Ferdinand-Duval et Rue des Rosiers, 4e)
Fuyant
les persécutions, les Juifs ashkénazes commencent d’affluer en France à partir
de 1881. Ils se logent à Paris auprès de leurs coreligionnaires établis surtout
dans le Marais. En 1900, environs 6000 personnes sont arrivées de Roumanie,
Russie et d’Autriche-Hongrie. 3000 autres jusqu’en 1914. Installés en nombre
dans les rues de Ecouffes, Ferdinand-Duval (nommée rue des Juifs jusqu’en 1900)
et des Rosiers, ils y constituent le « pletzl », la « petite place »
en yiddish, et créent l’Ecole israélite du travail au 4 bis rue des Rosiers. La
vie de cette communauté a été évoquée dans ‘les Eaux mêlées » de Roger
Ikor. Plus de la moitié d’entre eux ont péri dans les camps de concentration
nazis.
Les
feux de la Saint-Jean (Angle Place de l’Hôtel de Ville et Quai de l’Hôtel de
Ville, 4e)
La
veille du solstice d’été était jour de liesse pour les parisiens. Les
magistrats faisaient édifier sur la place de Grève un vaste bûcher, garni d’un
mât haut de vingt mètres et couronné de fleurs. Des fusées et des pétards
s’accrochaient en grappe autour d’une statue placée au centre de cette montagne
de combustible. Le Bureau de la Ville s’avançait sur la place, une torche de
cire jaune à la main, et présentait au roi une autre torche, blanche, ornée de
poignées de velours rouge. Aussitôt le feu allumé, vingt couleuvrines rangées
en bord de Seine tiraient trois salves consécutives ; archers et
arquebusiers avaient peine à contenir les badauds, qui se ruaient sur les collations
et même sur les cendres les tisons, considérés comme des talismans ! Toute
la nuit, les bouquetières parcouraient la ville, criant à tue-tête « Des
bouquets pour Jeannot-Jeannette ! » Même si les rois cessent peu à
peu d’y assister, ces réjouissances populaires demeurent très vivantes jusqu’à
la fin du XVIIIe siècle.
Libération
de Paris (15 août – 23 août 1944) (7 boulevard du Palais, 4e)
Ce
bâtiment, siège de la Préfecture de Police, a été, le samedi 19 août 1944, le
lieu du déclenchement de l’insurrection des Parisiens contre l’armée
d’occupation allemande à l’initiative des mouvements de résistance de la
police. Pendant plusieurs jours, des combats meurtriers se déroulèrent autour
de cet immeuble et dans les rues de Paris où policiers, sapeurs-pompiers et
gardes républicains, avec leurs camarades FFI et FTP, combattent l’occupant.
167 policiers perdent la vie lors de ces combats. Alors que la révolte est au
bord de l’asphyxie, un appel à la résistance parisienne est lancé, dès le 23
août, auprès du commandement allié pour aider le soulèvement parisien. Sur
ordre du général Eisenhower, commandant suprême des forces alliées, et à la
demande expresse du général de Gaulle, le général Leclerc, commandant de la 2ème
DB, marche sur Paris. Le 24 août, il adresse un message, largué par avion, aux
insurgés : « Tenez bon, nous arrivons ». Dans la soirée du 24
août et au matin du 25, la 2ème DB entre dans Paris, le général
Leclerc arrive à la Préfecture de police déjà libérée. A 15h30, le général von
Choltitz, commandant du « Gross Paris », se rend à la préfecture de
Police où il signe la convention de reddition des forces allemandes de Paris
avec le général de division Leclerc en présence de MM. Chaban-Delmas,
Rol-Tanguy et Kriegel-Valrimont, représentant la Résistance. Cet acte de
capitulation est rendu public en fin d’après-midi à la gare Montparnasse devant
une foule enthousiaste. Par leur action, leur courage et leur sacrifice, les
hommes et les femmes de la Résistance ont facilité la progression des éléments
de la 2ème DB et de la 4ème division d’infanterie
américaine pour la libération de la Capitale.
Probablement
le plus long texte de toutes les bornes (34 lignes sur la borne).
L’orme
de Saint-Gervais (angle Place
Saint-Gervais, rue François Miron, 4e)
La
place située devant l’église Saint-Gervais s’est longtemps appelée Carrefour de
l’orme : depuis le Moyen Age, en effet, un arbre multiséculaire en
occupait le centre. Les habitants du quartier avaient coutume de s’y assembler,
en particulier pour le règlement de leurs créances, d’où le dicton
« Attendez-moi sous l’orme ! » Chaque année, la Fabrique de
Saint-Gervais dégageait une somme destinée à l’entretien de l’arbre, dont les
représentations peintes ou sculptées fleurissaient nombreuses. Elles subsistent
encore dans les stalles de l’église, ou sur les balcons du bâtiment voisin,
édifié sous Louis XV, du 2 au 14 rue François Miron.
Lycée
Charlemagne (101 rue Saint Antoine, 4e)
En
1580,le cardinal Charles de Bourbon offrit aux Jésuites l’hôtel de la Rochepot
qui devint leur maison de profès, dite couvent des Grands Jésuites. Il
l’embellirent et l’agrandirent progressivement jusqu’à la rue de Jouy,
aujourd’hui Charlemagne. Le 6 août 1762, le Parlement de Paris prononça l’expulsion de cet ordre,
et la maison fut attribuée aux Génovéfains du prieuré voisin de
Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers, établi de l’autre côté de la rue
Saint-Antoine. Le 22 octobre 1797, l’une des trois écoles centrales de Paris y
fut installée ; elle devint en octobre 1804 le lycée Charlemagne.
Place de Grève (Place de l’Hôtel-de-Ville, côté rue de Rivoli, 4e)
La
chute de l’empire romain et le déclin de la vie économique entraînèrent la fin
de l’entretien des routes et la prédominance des voies fluviales. Sur un terrain
sablonneux bordant la Seine, la grève, était débarqué l’approvisionnement des
habitants de Paris. Sur cette place de Grève avaient lieu les exécutions
capitales aussi bien que les réjouissances populaires, notamment les feux de la
Saint-Jean. Sous Henri IV, le gibet fut remplacé par une fontaine. La
guillotine y fut utilisée pour la première fois le 25 avril 1792. C’est là que
se réunissaient les ouvriers sans travail, d’où l’expression « faire la
grève ». Jusqu’au XIXe siècle, la place de Grève représentait seulement le
quart de l’actuelle place de l’Hôtel-de-Ville.
Place
des Vosges (angle Place des Vosges et Rue des Francs Bourgeois, 4e)
A
cet endroit se trouvait l’une des plus belles demeures des rois de France,
l’hôtel des Tournelles. Possession de Charles VI à partir de 1407, elle fut le
séjour parisien favori des Valois. Catherine de Médicis la fit démolir en 1563,
et installer à son emplacement un marché aux chevaux. Henri IV décide d’édifier
une place Royale dont il se réserve un côté, des spéculateurs lotissent et
construisent les trois autres dès 1604. La place Royale est inaugurée par Louis
XIII, le 5 avril 1612, lors de la célébration du mariage de sa sœur Elisabeth
avec l’infant d’Espagne. Résidence à la mode au XVIIe siècle, la place est rebaptisée
en 1800 place des Vosges, en l’honneur du premier département à payer ses
impôts.
Port de l'Arsenal (face au 37 boulevard Bourdon, 4e)
Lorsque Louis XIV décida en 1670 la suppression de l’enceinte de Charles V et son remplacement par des boulevards plantés d’arbres, le fossé situé entre la Bastille et la Seine ne fut pas comblé. Depuis 1826, les eaux du canal de l’Ourcq l’empruntent pour relier les Pays-Bas et la France du Nord à la Seine. Le petit Arsenal, fabrique de poudre depuis l’explosion en 1538 de la tour de Billy, bordait ce fossé. Vendu en 1788 et détruit, il fut remplacé en 1808 par le grenier d’abondance ou de réserve : long de 350 mètres, constitué de 5 bâtiments de 25 mètres de large sur 25 de haut, destinés aux approvisionnements de la capitale, il est icendié sous la Commune en mai 1871.
Port de l'Arsenal (face au 37 boulevard Bourdon, 4e)
Lorsque Louis XIV décida en 1670 la suppression de l’enceinte de Charles V et son remplacement par des boulevards plantés d’arbres, le fossé situé entre la Bastille et la Seine ne fut pas comblé. Depuis 1826, les eaux du canal de l’Ourcq l’empruntent pour relier les Pays-Bas et la France du Nord à la Seine. Le petit Arsenal, fabrique de poudre depuis l’explosion en 1538 de la tour de Billy, bordait ce fossé. Vendu en 1788 et détruit, il fut remplacé en 1808 par le grenier d’abondance ou de réserve : long de 350 mètres, constitué de 5 bâtiments de 25 mètres de large sur 25 de haut, destinés aux approvisionnements de la capitale, il est icendié sous la Commune en mai 1871.
Préfecture
de Paris et Ile Louviers (17 boulevard Morland, 4e)
Le
boulevard Morland occupe l’emplacement d’un petit bras de la Seine séparant de
la rive droite une île dite aux Javiaux puis Louviers, du nom de son
propriétaire au XVe siècle. Annexe du port Saint-Paul, l’île devient en 1700
propriété de la Ville de Paris, louée à des marchands de bois qui en font un
entrepôt de bois de charpente et de menuiserie, puis de bois à brûler jusqu’en
1841. La Ville la récupère alors et fait combler le bras d’eau en 1843. Le quai
Henri IV est aussitôt construit, mais le percement et le lotissement des rues
Agrippa d’Aubigné et de Shomberg ne se fait que sous le Second Empire. Une
caserne puis les bâtiments de la préfecture de Paris ont occupé une grande
partie de cette île disparue.
Prisons
de la Force (22 Rue Mahler, 4e)
Entre
la rue du Roi-de-Sicile et l’hôtel de Lamoignon, du 12 au 22 de la rue Pavée,
s’étendait l’hôtel d’Henri-Jacques Nompar de Caumont, duc de la Force. Achevé
vers 1559 et embelli au début du règne de Louis XV par des financiers, les
frères Pâris, l’hôtel de la Force fut achevé en 1754 par le ministère de la
Guerre et transformé en 1780 en maison de détention divisée en deux
prisons : la Grande Force, et la Petite Force, destinée aux femmes et
contiguë à l’hôtel de Lamoignon. La princesse de Lamballe y fut massacrée le 3
septembre 1792 en compagnie d’une centaine d’autres personnes. Les deux prisons
de la Force furent démolies en 1845, et,il n’en subsiste qu’un pan de mur
jouxtant la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Rue
Quincampoix (angle Rues des Lombard et Quincampoix, 4e)
Attestée
dès 1203, la rue Quincampoix est célèbre au Moyen Age pour ses merciers :
leur corporation est établis au n°38 et 40. En 1719, elle acquiert une renommée
nouvelle : la finance. John Law installe sa Banque générale dans l’hôtel
de Beaufort, détruit lors du percement de la rue Rambuteau. La rue revient le
théâtre de scènes de spéculation sur les billets de la Banque et les actions de
la Compagnie des Indes, jusqu’à la faillite et la fuite de Law en décembre
1720. C’est au n°53, au cabaret de l’Epée de Bois, que le comte Antoine de
Horn, parent du Régent, assassine un courtier pour le voler, le 20 mars 1720.
Il est roué le 26 mars, sur ce refus du Régent de lui épargner ce supplice
infamant : « Quand j’ai du mauvais sang, je me le fais tirer ».
Rue
Saint-Antoine (137 rue Saint-Antoine, 4e)
C’est
la voie romaine de Paris à Melun, dallée et surélevée au-dessus du marais
environnant, qui a servi de socle à la rue Saint-Antoine. Elle s’étendait, par
l’actuelle rue François Miron, jusqu’au pont Notre-Dame, emplacement probable
du pont romain qui reliait l’île de la Citéà la rive droite. Exceptionnellement
large pour son temps, cette rue était nommée cours Saint-Antoine et servait de
terrain de jeu et de lieu de promenade. La Bastille la fermait à l’est et les
demeures royales de l’hôtel Saint-Pol et des Tournelles, au voisinage de la
forteresse, en faisaient un lieu de résidence privilégié. Le 30 juin 1559, un
carrousel y fut donné pour célébrer la double union de la sœur du roi Henri II,
Marguerite, avec le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, et de sa fille, Elisabeth
de France, avec Philippe II d’Espagne, gage de paix entre ces pays. Au cours de
la troisième et dernière joute, le tronçon rompu de la lance en bois de
Montgomery, capitaine de la garde écossaise, pénétra sous la visière du casque
royal et s’enfonça profondément au-dessus de l’œil droit : Henri II en
mourut après dix jours d’agonie.
Square
Jean XXIII (angle rue du Cloître Notre-Dame et du quai de l’Archevêché, 4e)
C’est
le plus ancien jardin public de quartier : créé en 1848, il précède les
squares d’Haussmann. A son emplacement se trouvait le palais de l’archevêché,
splendide édifice construit à partir de 1697, selon les instructions du
cardinal de Noailles, et précédé à l’ouest par des vestiges de la demeure de
Maurice de Sully, édifiée dans la seconde moitié du XIIe siècle et souvent
remaniée. Pillé et incendié le 14 février 1831 lors d’une émeute, ce palais fut
démoli et remplacé par un jardin public. Entre le chevet de Notre-Dame et la
fontaine du square actuel s’élevait la petite église Saint-Denis-du-Pas,
démolie en 1813.
Temple
Sainte-Marie (17 Rue Saint-Antoine, 4e)
En
1628, l’ordre de la Visitation achète, rue Saint-Antoine, l’hôtel de Cossé et
fait bâtir à sa place une église sous le vocable de Sainte-Marie-des-Anges.
Conçue par François Mansart, elle est édifiée par Michel Villedo entre 1632 et
1634. Son dôme peut-être considéré comme une première esquisse de celui des
Invalides. L’édifice se présente comme une rotonde flaquée de deux chapelles en
ellipse, tandis que deux sacristies encadrent le chœur en trapèze. Le couvent
des Visitandines fut confisqué et démoli à la Révolution. Depuis 1802, l’église
est affectée au culte protestant.
Tribunal
de Commerce (1 Boulevard du Palais, 4e)
A
l’emplacement de l’actuel tribunal de commerce s’élevait l’église
Saint-Barthélemy. Le vétuste édifice médiéval fut reconstruit à partir de 1772
et doté d’un portail classique, œuvre de Cherpitel. A peine achevée, l’église fut détruite en
1791, et l’architecte Lenoir édifia à sa place une salle de spectacles, le
théâtre de la Cité. En 1810, ces lieux furent aménagés en salle de bal, le
Prado, où une clientèle d’assez mauvaise réputation dansait la polka. En 1860,
le tribunal de commerce, auparavant situé place de la Bourse, fut installé ici.
Derrière Saint-Barthélemy se trouvait une autre église, Saint-Pierre-des-Arcis,
démolie en 1797 et remplacée par le marché aux fleurs de la place L. Lépine.
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