QUATORZIEME ARRONDISSEMENT
Ancien Hôtel de Massa (38 Rue du Faubourg Saint-Jacques, 14e)
Fondée
en 1838 à l’initiative d’Honoré de Balzac, la Société des Gens de Lettre compta
à ses débits, parmi ses animateurs, Victor Hugo et Ernest Legouvé. L’hôtel,
édifié en 1777 par l’architecte Le Boursier pour l’administrateur général des
Postes Thiroux de Monsauge, se trouvait primitivement sur les Champs-Elysées, à
l’angle de la rue de la Boétie. Résidence du compte Mareschachi, sous le
Premier Empire, il fut le théâtre de fêtes somptueuses. Il appartint en 1880 au
duc de Massa, qui lui laissa son nom. Racheté en 1929 par le directeur des Galeries
Lafayette, l’hôtel fut démonté pierre par pierre et remonté en deux ans rue du
faubourg Saint-Jacques, dans une partie de l’ancien parc de l’Observatoire.
Ancienne abbaye de Port-Royal (angle Bd de Port-Royal et Rue du Fbg.Saint-Jacques,
14e)
Réunie au groupe hospitalier Cochin, la maternité
Baudelocque-Port-Royal abrite les bâtiments construits en 1625 pour les
religieuses cisterciennes de Port-Royal. La chapelle, élevée en 1646-47 par
l’architecte Antoine Lepautre, et le cloître adjacent, bâti entre 1652 et 1655,
forment encore un incomparable asile de paix. Gagnées aux idées réformatrices
et à l’austérité janséniste de leur aumônier, l’abbé de Saint-Cyran,les
religieuses furent mises en demeure par Louis XIV, en 1664, de renoncer à leur
doctrine ; sur leur refus, il les fit expulser. Ce tragique épisode a
inspiré à Henri de Montherlant, en 1654, la pièce « Port-Royal ». En
1681, la duchesse de Fontanges, favorite de Louis XIV, mourut à Port-Royal
(passé aux Visitandines) des suites d’un accouchement prématuré.
Ateliers d’Artistes (77 Avenue Denfert-Rochereau, 14e)
C’est l’une des dernières cités d’artistes de Paris,
installée peu à peu au cours du XIXe siècle. Ici travaillèrent les sculpteurs
Barye, Dalou, Carpeaux et naguère Georges Guiraud et Paul Belmondo. La grande
maison d’époque Louis XVI située entre le vaste atelier de Guiraud et la série
des petits ateliers était un relais de poste de la route d’Orléans qui partait
de la barrière d’Enfer : il abrita, dit-on, les amours de George Sand et
de Chopin. Au Nord, au fond du jardin, subsiste un regard en pierre de l’ancien
aqueduc d’Arcueil de 1619, édifié sur le tracé de l’aqueduc romain construit au
premier siècle de notre ère pour alimenter Lutèce. Le nouvel aqueduc acheminait
les eaux de source depuis le bassin de Rungis jusqu’au réservoir, où elles
étaient divisées en trois parties : un tiers était réservé au roi et à la
famille royale, un tiers aux réalisateurs de l’entreprise qui la revendaient,
livrée à domicile par canalisations à qui pouvait payer, et le dernier tiers
était destiné aux habitants par l’intermédiaire de quatorze fontaines publiques
de la rive gauche.
Ateliers d’Artistes (9 Rue
Campagne Première, 14e)
Derrière le portail s’élève depuis
la fin du siècle dernier une maison édifiée par l’architecte Taberlet avec des
matériaux de récupération provenant des pavillons de l’Exposition universelle
de 1889. Cette maison abrite une centaine d’ateliers d’artistes. Dans ces
ateliers clairs et bon marché s’installèrent, bien avant la guerre de 1914, des
peintres et des sculpteurs qui avaient abandonné Montmartre pour chercher une
nouvelle inspiration aux frontières du Quartier latin, autour du bal Bullier et
de la Closerie des Lilas. Parmi eux, Othon Friesz (1879-1949), inspiré par
Gauguin et Van Gogh, crée ici ses premières œuvres « fauves » et
Giorgio De Chirico, après y avoir rencontré Apollinaire et Picasso, ses
voisins, s’orienta vers le surréalisme. L’écrivain autrichien Rainer Maria
Rilke, venu faire ses études à Paris en 1902, y connut la misère, décrite dans
son « Livre de la Pauvreté et de la Mort », avant de rencontrer le
sculpteur Auguste Rodin dont il devint le secrétaire.
Café d’Edgar (60 Boulevard Edgar
Quinet, 14e)
Près de la petite barrière du
Maine s’étaient installées à la fin du XVIIIe siècle des guinguettes qui
offraient, en dehors des limites du Paris d’alors, du vin meilleur marché et
souvent de qualité supérieure à celui que l’on buvait intra-muros. Au cours du
XIXe siècle, ces guinguettes se transformèrent en bals et cabarets où
chanteurs, danseurs, mimes et acteurs venaient, pour le plaisir des Parisiens
en goguette, faire un numéro payé par un bon repas ou quelques bouteilles.
Alors que disparaissaient certaines salles de spectacles de Montparnasse, le Café
d’Edgar lançait en 1793 la formule du café-théâtre, inspirée de cette tradition
née aux barrières de Paris, avec des spectacles irrévérencieusement drôles où
se sont parfois révélées de grandes vedettes.
Catacombes
(1, avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, 14e)
Les
anciennes carrières de la Tombe Issoire, exploitées depuis le haut Moyen Age,
ont été transformées, à partir de 1785, pour recevoir le dépôt ossuaire de
l’antique cimetière des Innocents, situé près des Halles, où s’entassaient
depuis des siècles les dépouilles des habitants de Paris. La ville racheta rue
Dareau une ancienne maison de la Commanderie de Saint Jean de Latran, sous
laquelle fut constitué un enclos souterrain de 11 000 mètres
carrés : ses méandres se déroulentsur près de 1 500 mètres,
sous l’espace compris entre les rues Dareau, d’Alembert, Hallé et du Pac
Montsouris. Les ossements d’environ 6 millions de Parisiens sont ainsi rangés
le long des galeries, en une muraille dont l’épaisseur va jusqu’à 30 mètres, le tout à
environ 20 mètres
sous terre. Sous la Restauration, sont venus s’y ajouter les ossements du
cimetière des Errancis : entre autres ceux de Madame Elisabeth,Danton,
Camille Desmoulins, Lavoisier et Robespierre. Dès le début du XIXe soècle, les
Catacombes sont ouvertes au public, qui peut lire au-dessus de la porte
d’entrée l’épigraphe du poète et abbé Jacques Delille :
« Arrête ! C’est ici l’Empire de la mort ! »
Cimetière
du Montparnasse (3 Boulevard Edgar Quinet, 14e)
Sur
des terrains appartenant à l’Hôtel-Dieu et aux religieux de l’hôpital de la
Charité, s »élevait depuis le XVe siècle un moulin, transformé en
guinguette après la Révolution, à l’époque où abondaient cabarets, bals et
restaurants près des barrières du Montparnasse et du Maine. Lorsque la Ville de
Paris décida, le 24 juillet 1824, d’ouvrir sur ces vastes terrains le nouveau
cimetière du Montparnasse, ce moulin devint la maison du gardien ; réduit
à l’état de tour, il en reste un des principaux ornements. L’ouverture du
cimetière déclencha un tollé parmi les cabaretiers qui craignaient d’y perdre
leur clientèle. Son développement rapide entraîna l’établissement de marbriers,
qui firent appel à des sculpteurs : Rude, Carpeaux et, plus tard,
Bourdelle vinrent d’installer près des barrières du Maine et d’Enfer. Etendu
sur 19 hectares,
il regroupe plus de 34 000 tombes, véritable campo santo des célébrités de
Paris : ainsi le monument de Baudelaire représente un gisant au-dessus
duquel se penche le génie du mal.
Cité Internationale Universitaire (17 Boulevard Jourdan, 14e)
Sur un terrain de 40 hectares libéré par
la démolition des anciennes fortifications fut créée, à partir de 1920,la Cité
Internationale Universitaire, destinée à « favoriser les échanges entre
les étudiants de toutes les nationalités choisis à un niveau élevé de leurs
études et compte tenu de leurs ressources ». Trente-sept pavillons, élevés
entre 1923 et 1968, forment un ensemble architectural original et varié :
ainsi la très anglo-saxonne Fontation Deutsch de la Meurthe (Lucien Bachman,
1925),la Fondation Suisse (Le Corbusier, 1932), le Collège néerlandais (W.
Marinus-Didok, 1988) d’esprit cubiste, ou la fondation franco-brésilienne
(Lucio Costa et Le Corbusier, 1959). La cité accueille près de 5 000
étudiants de 120 nationalités différentes ; elle dispose également d’une
maison internationale ouverte à tous, d’un hôpital et d’une église dédiée au
Sacré-Cœur des Etudiants, construite, faute de place, sur le territoire de
Gentilly.
Eglise Notre-Dame du Travail (Rue Vercingétorix, angle
Place Slimane Azem 14e)
Depuis
les expositions universelles se tenaient au Champ de Mars, les centaines
d’ouvriers chargés d’œuvrer à ces manifestations logeaient dans le XIVe arrondissement. Pour eux fut
construite, entre 1899 et 1901, en remplacement de Notre-Dame de Plaisance
devenue trop petite, une nouvelle église placée sous le vocable de Notre-Dame
du Travail. Aux façades extérieures en meulière, moellons et pierre de taille,
de style roman, l’architecte Jules Astruc a opposé un intérieur aux voûtes
formées d’arceaux métalliques, portées par de fines colonnettes en fer, qui
donnent à l’édifice une clarté et une légèreté exceptionnelles. Les fermes de
fer proviendraient du Palais de l’Industrie construit pour l’exposition
universelle de 1855 et démoli en 1899 pour faire place aux Grand et Petit
Palais. De même, les moellons des façades latérales proviendraient du pavillon
des tissus de l’exposition universelle de 1900. La cloche est une prise de
guerre de Sébastopol (1854), offerte par Napoléon III aux habitants des
l’ancienne commune de Plaisance et placée dès 1861 dans l’ancienne église.
Eglise Saint-Pierre de Montrouge (angle Avenue du Général Leclerc et
Av. du Maine, 14e)
Vers 1840, une disciple de l’abbé Chatel, créateur à Paris
de « l’église catholique française » (1795) dont la doctrine était
fondée sur la raison, la célébration de la messe en français et le mariage des
prêtres, vint s’installer à Montrouge et fit suffisamment d’adeptes pour
recevoir des subsides du conseil municipal. Le préfet réagit aussitôt et alerta
les autorités religieuses, qui firent édifier en hâte, en 1847, une petite
église paroissiale afin de ramener les ouailles à la vraie religion chrétienne.
Cette église devenue trop exiguë, la Ville de Paris, à laquelle la partie
intra-muros de la commune de Montrouge avait été réunie en 1860, décida d’en
construite une plus grande, et racheta à cet effet, en 1861, le terrain situé à
l’intersection de la route d’Orléans et de la Chaussée du Maine. L’architecte
Emile Vaudremer, qui venait d’achever la prison de la Santé, s’inspira des
premières églises chrétiennes pour retrouver un style roman primitif. Dédiée à
saint Pierre, celle-ci fut achevée en 1869, hormis la partie supérieure du
clocher qui fut terminée après la guerre de 1870 et la Commune. Ce
clocher-porche, visiblement inspiré de celui de Saint-Germain-des-Prés, fut
surmonté d’une très périgourdine couverture de pierre blanche.
Gare
de Denfert-Rochereau (3 Place Denfert-Rochereau, 14e)
Le
23 juin 1846, les ducs de Nemours et de Montpensier, représentant leur père, le
roi Louis-Philippe, inauguraient à la barrière d’Enfer par l’architecte Dulong,
cette station est la plus ancienne des gares subsistant à Paris. Le bâtiment
circulaire permettait à des trains articulés de décrire une courbe de très
faible rayon, et d’éviter ainsi les plaques tournantes destinées à remettre les
locomotives dans le bon sens. Ce système original mais fragile fut supprimé en
1895, lors du prolongement de la ligne jusqu’à la gare du Luxembourg. Deux
pavillons encadrent le bâtiment central, à l’origine destinés l’un à la
direction et aux bureaux, l’autre à l’octroi et aux bagages et marchandises que
l’on élevait jusqu’aux wagons par un treuil.
Hôpital Cochin (27 Rue du
Faubourg Saint-Jacques, 14e)
En 1780, le curé de Saint-Jacques
du Haut-Pas, Jean-Denis Cochin, fonda, sur sa fortune personnelle, un hospice
destiné au soulagement des indigents : il fit construire au sud du
Champ-des-Capucins un bâtiment destiné à abriter 38 lits. Il y soignait tout
spécialement les ouvriers des carrières, sujets à mille maux et à des accidents
quotidiens. Tout à côté, le Noviciat des Capucins de la rue du faubourg
Saint-Jacques fut transformée en 1875 en hôpital pour les hommes atteints de
maladies vénériennes. L’ensemble fut entièrement reconstruit entre 1904 et
1917, et le nouvel hôpital Cochin absorba l’ancien hospice des vénériens. Dans
les carrières situées sous l’hôpital, une belle fontaine creusée au XVIIIe
siècle conserve encore un escalier monumental.
Le
bal de la Grande Chaumière (120 Boulevard du Montparnasse, 14e)
Ouvert
la veille de la Révolution, ce bal-jardin connaît un succès jamais démenti. La
petite cabane au toit de chaume, où des rafraîchissements sont servis aux
danseurs, est vite remplacée par une maison à deux étages, associée à un
restaurant, dont les clients bénéficient de l’entrée gratuite au bal. En 1814,
l’établissement est presque exclusivement fréquenté par les militaires ;
les étudiants l’adoptent après la révolution de 1830. Jules Favre, Emile de
Girardin, Barbès et même Thiers en sont les clients assidus. « La Grande
Chaumière répond à tout. Il s’y trouve des avenues pleines d’ombrage, faites
exprès pour la rêverie et pour l’expression des sentiments tendres. Il s’y trouve
des bosquets de sycomores et de coudriers, si précieux pour le tête-à-tête.
Enfin, l’amour moins mélancolique a la
ressource d’y parcourir, dans des chars, les hauteurs des montagnes suisses ou
de s’élancer dans de joyeux quadrilles ». Le chahut et le cancan passent
pour avoir été inventés ici, sous le regard vigilant du propriétaire des lieux,
le père Lahire, ancien grenadier de la garde doté d’une force colossale et
sourcilleux « tuteur de la morale publique ». Supplanté par la
Closerie des Lilas, le bal ferme ses portes en 1853.
Le Lion de Belfort
(4 Place Denfert-Rochereau, 14e)
L’énorme
lion en bronze du sculpteur Auguste Bartholdi (1834-1904) symbolise l’héroïsme
de la ville de Belfort et de son défenseur, le colonel Denfert-Rochereau, qui
résistèrent aux assauts des troupes prussiennes de novembre 1870 à février
1871. Après avoir taillé à Belfort un lion dans le grès rouge de la montagne,
Bartholdi en proposa un modèle réduit en cuivre repoussé, qui fut placé au
centre de l’ancienne barrière méridionale de Paris ; prudemment, pour
éviter de froisser la susceptibilité germanique, il tourna le regard du noble
animal vers l’Ouest. Le monument fut
inauguré en 1880 et un médaillon en l’honneur de Denfert-Rochereau fut ajouté
sur le socle en 1979, un tiers de siècle après le retour de l’Alsace et de la
Lorraine à la France.
Les Pavillons d’Octroi de Ledoux (Place Denfert-Rochereau,
angle Rue Froideveaux, 14e)
Né
en 1785 à Dormans, en Champagne, Claude-Nicolas Ledoux vient étudier à Paris
comme boursier au collège de Beauvais jusqu’en 1750. Il commence à gagner sa
vie comme graveur. En même temps, il fréquente l’atelier de Blondel, avec
Chalgrin et Gondoin ; dans les années 1760, le voici architecte attaché au
département des eaux et forêts. Après la réalisation des Salines
d’Arc-et-Senans, ce créateur prolifique et visionnaire est choisi par la Ferme
générale, chargée de la collecte des impôts indirects, pour édifier une
nouvelle enceinte destinée à lutter contre la fraude. De 1784 à 1787, il construit
plus de cinquante postes d’octroi monumentaux, tous différents, avant d’être
congédié à cause du coût de l’entreprise. Long de 24 km et haut de près de 4 mètres le « mur
murant Paris rend Paris murmurant » et sème le mécontentement dans
l’opinion publique : à la Révolution, des pavillons sont pris d’assaut et
pillés par la foule. En service jusqu’en 1859, seules quatre de ces barrières
subsistent dans Paris. Avant de mourir en 1806, Ledoux publie la somme de ses
théories, véritable plaidoyer à destination de la postérité :
« l’Architecture considérée sous le rapport de l’art, des mœurs et de la
législation » (1804).
L’Observatoire
(61 Avenue de l’Observatoire, 14e)
Le
plus ancien des observatoires du monde en activité, créé par Colbert le 21 juin
1667, jour du solstice d’été, fixe par son orientation le méridien de Paris,
matérialisé au second étage par une ligne de cuivre et servant de base à la
méridienne de France. Bâti sur les plans de Claude Perrault, il accueille les
plus grands astronomes français et étrangers : la dynastie des Cassini, de
1671 à la Révolution, le danois Römer qui, en 1676, y découvrit la vitesse de
la lumière, Delambre et Méchain, pères du mètre, Arago, Foucault, Fizeau, Le
Verrier, auquel on doit la découverte de Neptune, Esclangon, initiateur de
l’horloge parlante en 1932, Danjon, créateur de
l’astrolabe impersonnel en 1951, Lallemand, inventeur de la caméra
électronique.
Parc de Montsouris (Boulevard
Jourdan, entrée du parc attenante à la gare RER, 14e)
Etendu sur 16 hectares et dessiné
par Alphand, le « jardinier d’Haussmann », le parc, commencé en 1867
et terminé en 1878, a
coûté la somme considérable pour l’époque de 1 750 000 francs :
il avait fallu combler quatre carrières
pour stabiliser le terrain. Le lac artificiel de près d’un hectare se visa à la
surprise générale le jour de l’inauguration, par suite d’une erreur de
construction, et son auteur, dit-on, se suicida. Au sud du parc, une stèle
quadrangulaire de quatre mètres de haut, percée d’un oculus, n’est autre que la
Mire du Sud, édifiée en 1806, qui répondait à celle de Montmartre pour
déterminer, à partir de l’ Observatoire, le méridien de Paris.
Cette borne est sans doute la
seule qui ne soit pas accessible en permancne, puisque située à l’intérieur
d’un parc fermé la nuit.
Pavillon
des Fontainiers (61 Avenue de
l’Obervatoire, 14e)
Pour
alimenter les pièces d’eau de son palais du Luxembourg, mais aussi pour donner
de l’eau potable aux habitants de la rive gauche, Marie de Médicis fit
construite entre 1619 et 1923, depuis le bassin de Rungis, un aqueduc sur le
tracé d’un ancien ouvrage romain. Il était plus court (13 km au lieu de 16), mais
permettait de fournir en eau de source une partie de Paris qui ne disposait
jusqu’alors que des eaux de la Seine, et de puits empoisonnés par les
suintements des fosses d’aisance. La construction du principal regard, appelé
pavillon des Fontainiers (ingénieurs des eaux) a été successivement attribuée
aux architectes Salomon de Brosse et Louis Metezeau, puis l’hydraulicien Thomas
Francine. Il était destiné au logement du fontainier, au-dessus d’un réservoir
de régulation et de redistribution porté en 1845 à une surface de 1000 mètres carrés
sous voûte surbaissée. Ce réseau d’eau a cessé de servir en 1875, mais le
bassin existe encore.
Théâtre Montparnasse (29 Rue de
la Gaité, 14e)
Situé à l’origine (1819) sur la
partie de la commune de Montrouge dite alors le Petit Montrouge, rebâti en
1848, ce théâtre vit débuter de célèbres acteurs, donc Frédérick
Lemaître ; Marie Dorval et Rachel. A nouveau reconstruit en 1886, il
présenta un répertoire varié, de « Cyrano de Bergerac » à « la
Dame de chez Maxim’s ». Il accueillit pendant la saison 1887-1888 le
metteur en scène André Antoine, fondateur du Théâtre libre, et entre 1930 et
1942, Gaston Baty, ancien associé de Firmin Gémier, adepte du « théâtre
total ». Fortement influencé par l’expressionnisme allemand, Baty affirma
la suprématie du décor et de l’éclairage sur le eu parfois outrancier des
acteurs. Il réactualisa ainsi, dans des mises en scène entièrement renouvelées,
« Phèdre », « Lorenzaccio », ‘l’Opéra de Quat’sous »
ou « Les Caprices de Marianne ».
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